Les 29 et 30 Juin le groupe de travail sur l’équilibre femmes/hommes dans le nucléaire se réunissait à Paris au siège de l’OCDE/NEA. La journée du 29 juin à laquelle Patricia Schindler a été invitée pour le compte de WiN Global, était dédiée à :

  • une réunion plénière qui a permis de faire le point sur l’ensemble des actions engagées sur l’équilibre femmes/hommes dans le secteur nucléaire, et sur l’enseignement tiré de la mise en œuvre des recommandations de l’OCDE et de l’application des normes.
  • des groupes de travail sur les différents thèmes: Attirer (les femmes dans le secteur nucléaire) – Retenir (et supporter les femmes tout au long de leur carrière) – Avancer (et permettre aux femmes d’accéder aux postes de leaders) ainsi que sur les Données (collecter et analyser)

Après l’ouverture de la cession par Fiona Rayment de UK, Présidente du groupe de travail, suivi des remarques de William D. Magwood , Directeur Général, les participant.es ont été invité.es à se présenter. Andrea Bachrata-Kubic représentait WiN France, Patricia Schindler remplaçait Dominique Mouillot Présidente de WiN Global, cette invitation faisait suite à la création récente par WiN Global d’un chapter WiN au sein de NEA .

Le constat est que même si les femmes continuent d’apporter des contributions vitales au secteur, leur visibilité et leur nombre global dans le secteur restent limités, en particulier dans les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STEM) ainsi que dans les postes de Direction. Le manque de diversité dans le secteur représente une perte de potentiel d’innovation et de croissance et une menace critique pour la viabilité du domaine. Un sondage, réalisé en 2022, a permis de collecter des données de plus 8000 femmes travaillant dans le nucléaire dans plus de 32 pays, ainsi que les données issues des services ressources humaines de 96 organisations nucléaires dans 17 pays. Des recommandations pratiques ont pu être établies à partir de l’ensemble de ces données.

Les femmes représentent 24,9 % du secteur nucléaire, seulement 20,6% sont issus de STEM (science, technology, engineering, and mathematics), et à peine 20% se trouvent dans les CODIR. Une constante générale, elles sont moins bien payées que leurs homologues masculins. Le constat est que toutes catégories confondues, la majorité des embauches de femmes sont concentrées sur des profils non-STEM, les femmes embauchées ayant un profil STEM représentent 24,6% contre 40,7% hors profil STEM.

On constate que les problèmes spécifiques au nucléaire interagissent avec des défis socio culturels plus larges qui limitent la contribution des femmes au secteur comme:

  • L’absence de femmes aux postes de direction et le manque de visibilité des femmes dans ce secteur,
  • 57,4% des femmes indiquent qu’il existe une barrière institutionnelle quant à la promotion des femmes,
  • Plus de 70% des femmes indiquent que la grossesse et les responsabilités familiales ont impacté négativement sur leur carrière,
  • 64,8% ont fait l’expérience des stéréotypes de genre, microaggressions, et biais inconscients,
  • les emplois tel que le travail posté ou les astreintes ne semblent pas favorables aux femmes,
  • la perception socioculturelle est que le nucléaire est pour les hommes,
  • les préjugés sur les caractéristiques du leadership et la culture du travail qui sont à prédominance masculine.

Pour cette raison, la politique de la NEA se décline sur 3 axes: Attirer – Retenir – Avancer

  • Quoi : Des recommandations pour chaque axe, s’adaptant en fonction du contexte du pays,
  • Pourquoi : Les challenges systémiques nécessitent des actions coordonnées. Tirer parti de l’influence du gouvernement sur le secteur nucléaire pour aligner les priorités et mobiliser les ressources,
  • Qui : Cibler les organisations gouvernementales, les entrepreneurs bénéficiaires de financement et le large éventail d’entités de la filière nucléaire invitées à s’implanter,
  • Comment : Au travers de la coopération internationale de la NEA.

Une table ronde informelle avec différents membres de OCDE/NEA et Patricia Schindler a permis d’échanger à bâton rompu sur la place de la femme, la formation des jeunes femmes, la sensibilisation de nos propres filles aux STEM, et la contribution possible de WiN Global dans tout ça. A été évoqué la nécessité de créer une plateforme si ce n’est internationale, au moins européenne d’échanges pour regrouper les embauches et les propositions de stage dans tous les secteurs du nucléaire.

Cet échange a permis de rappeler que WiN Global aide les femmes à progresser. Son plan stratégique décliné, a déjà permis :

  • La création d’un chapter jeune génération (WiN Global Young Generation) qui a établi un pont entre femmes expérimentées et jeunes femmes,
  • la mise en place de groupes d’expertises, qui permettent de mettre en visibilité le large panel de femmes expertes,
  • le support du mentoring qui aide dans cette mission essentielle. Présenté jusqu’à maintenant lors de la Conférence annuelle, un programme international doit être lancé très prochainement.

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