Lauréate  dans la catégorie Bac+4/5, Anne-Perrine Avrin nous parle de son beau parcours dans les sciences et technologies.

Intriguée par le nucléaire suite à un stage réalisé sur le projet Taishan pendant mes études d’ingénieur à l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers, j’ai choisi de me spécialiser à l’Institut National Supérieur des Sciences et Techniques Nucléaires (INSTN). Mon diplôme en poche, sans vraiment savoir ce que le futur me réservait, et avec l’étrange sensation d’avoir encore envie d’apprendre, je me suis orientée vers un master de recherche puis un doctorat à l’université de Berkeley en Californie, en partenariat avec Framatome (Areva).

C’est quelques mois seulement après mon arrivée à Berkeley, fin 2013, que j’ai reçu le prix FEM’Energia. Recevoir cette récompense a donné un véritable coup de boost à ma recherche qui débutait seulement, et pour laquelle il me fallait trouver des collaborateurs et monter des partenariats. La vidéo réalisée par l’équipe de WIN France a été mise en ligne sur le site de Berkeley et m’a apporté une crédibilité qui était essentielle mais difficile à obtenir en début de carrière, peut-être même davantage pour une femme dans un milieu majoritairement masculin. Le fait que le prix soit organisé par WIN et EDF, présents tous les deux aux États-Unis, a également beaucoup apporté à cette crédibilité.

À Berkeley, j’ai consacré ma recherche doctorale au développement de nouvelles approches de modélisation. Ces modèles simulent les interactions et synergies potentielles entre les différents systèmes énergétiques afin d’optimiser leur déploiement à l’échelle de la « grille » électrique chinoise, approche indispensable à la création de politiques publiques pertinentes. Je me suis en particulier penchée sur la possibilité d’opérer de façon fiable et rentable des mix électriques dominés par les énergies renouvelables et des technologies nucléaires avancées, en combinant la production d’électricité avec le dessalement d’eau de mer. A la fin de mon doctorat, ma recherche m’a conduite vers l’étude des micro-grids en Californie et en République Démocratique du Congo. Je présenterai mes résultats sur le sujet à la conférence IEEE Power-Africa cet été dans la ville du Cap. Pendant ma thèse, j’ai également rencontré celui qui allait devenir mon futur mari. Nicolas travaille maintenant dans une start-up américaine, Kairos Power, qui conçoit une nouvelle technologie de réacteur nucléaire.

L’expérience acquise grâce au prix FEM’Energia, depuis ma candidature jusqu’à la reconnaissance en passant par la réalisation de la vidéo et la cérémonie, a été un déclic pour moi. Habituée à la compétition en milieu scolaire uniquement, cette aventure m’a donné le courage d’être proactive et de sortir de ma zone de confort, en particulier dans le domaine de la recherche, sans (trop) redouter l’échec. Certaines de mes démarches ont été couronnées de succès, d’autres ont échoué. Lors de mes échecs, j’ai gardé espoir et ressaisis ma chance, puisque je savais maintenant par expérience, grâce à FEM’Energia, que le succès était atteignable. Parmi les expériences insolites qui ont jalonné mon parcours, j’ai eu l’occasion de présenter ma recherche au gouvernement central chinois puis de travailler quelques mois, en tant que chercheuse invitée, au Tsinghua Berkeley Shenzhen Institute dans la province du Guangdong.

Tsinghua Berkeley Shenzhen Institute, automne 2016.

Forte de ce parcours enrichissant dans le monde universitaire, et avant de poursuivre ma carrière dans l’industrie, je renforce pour quelques années mes compétences en business et politiques publiques dans l’énergie en tant que consultante au sein du cabinet McKinsey & Company à Washington D.C.

 

 

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