Dans le cadre de l’UTB de Chalon, la SFEN Bourgogne a invité Jacques Foos [1], professeur Émérite au Conservatoire National des Arts et Métiers, pour une conférence sur ce sujet le 3 Décembre 2015.

Jacques Foos : « Les deux défis de la planète aujourd’hui sont l’énergie et l’eau douce, l’énergie est indispensable à la vie et au développement économique ».

Jacques Foos part de quelques constats. Au niveau mondial, l’énergie primaire est passée de 1 à 10 Gtep/an soit +2,35% par an, or on aura 10 milliards d’habitants en 2050. Parmi les différents scénarios, le plus minimaliste de 2,35% ne sera possible que jusqu’en 2025 grâce aux énergies fossiles, essentiellement le charbon et le lignite. Au rythme actuel, nous disposons de 160 ans de charbon, 60 ans de gaz, 42 ans pour le pétrole, 4 siècles pour le nucléaire. L’Allemagne compte installer 24 GW de gaz et charbon d’ici 2020.

Du fait de leur intermittence, les énergies renouvelables nous obligent, même en France, à développer des centrales thermiques au gaz puisqu’elles permettent une source d’électricité, en base, prête à compenser immédiatement leur défaillance. Par exemple, toute l’année seule une éolienne sur cinq fournit de l’électricité.

Jacques Foos : « Le solaire est tout à fait adapté pour les pays en voie de développement situés autour de l’Equateur, Afrique, Inde, Amérique du Sud, Indonésie… mais il est limité par la quantité de métaux rares sur Terre. Chaque installation de panneaux photovoltaïques dans des pays qui n’en ont pas un besoin absolu (comme dans l’hémisphère Nord au dessus du Tropique du Cancer) empêche l’installation de tels panneaux chez des populations pour qui c’est vital. »

Le véhicule électrique entraîne une augmentation de la production d’électricité. En Europe, seules, la Suède et la France peuvent y parvenir grâce au nucléaire et à l’hydraulique, et la Norvège pour l’hydraulique.

La géothermie de surface dépend de l’ensoleillement, la température de la Terre augmentant de 1° pour 30 mètres de profondeur. Le stockage du gaz carbonique a un rendement faible, consomme beaucoup d’énergie et le relargage dans l’atmosphère de ce gaz  se fera de toute façon dans l’avenir et avant 300 ans.

En conclusion, Jacques Foos souligne qu’on n’échappera pas à un parc nucléaire conséquent au niveau mondial. Mais il nous faut savoir stocker l’énergie. Pour cela il nous faut faire confiance à la recherche technologique. On peut imaginer un « jury international composé de directeurs de la recherche de grands groupes industriels mondiaux. »

Jacques Foos : « Mais le vrai problème auquel l’humanité est confrontée est celui de l’épuisement des ressources naturelles, quelles qu’elles soient »

Anne-Marie Goube

[1] Auteur avec Yves de Saint Jacob de : « Peut-on sortir du nucléaire » aux Editions Hermann

loading