La SFEN Bourgogne Franche Comté a invité Valérie Faudon, déléguée générale de la SFEN, pour une conférence sur ce thème le jeudi 10 Octobre 2019 au Lycée Carnot à Dijon.

Parmi les défis du réchauffement climatique, il faut tenir compte des réalités que nous vivons aujourd’hui. La production électrique mondiale d’électricité ne cesse de croître : elle a atteint 23 318 térawatts-heure en 2013, trois fois plus qu’en 1973. Sur ce total, 41 % est produit par des centrales à charbon, 22 % par des centrales à gaz, 16 % par l’hydroélectricité, 11 % par des centrales nucléaires, 4 % par des centrales utilisant du pétrole et 6 % par des énergies renouvelables. La consommation va doubler d’ici 2050. Or, un milliard de personnes dans le monde n’a pas encore accès à l’électricité.

A l’étude de l’ensemble du cycle de vie d’une centrale, (extraction de l’uranium, fabrication des composants, construction de la centrale, exploitation, démantèlement, déchets), l’énergie nucléaire est une énergie bas carbone.

Valérie Faudon : « Pour rappel, l’UE s’est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20%, par rapport à leurs niveaux de 1990 en 2020, et de 40% en 2030. L’Allemagne et le Portugal émettent du CO2 quand il n’y a pas de soleil et pas de vent. L’Allemagne a contribué pour 22% des émissions de CO2 dans l’UE en 2018, suivie par le Royaume-Uni (11,4%), la Pologne (10%), la France (10%) et l’Italie (10%). An niveau mondial, la Chine, l’Inde et la Russie sont les plus gros émetteurs »

La production d’électricité dans l’Hexagone est dominée par l’énergie nucléaire – qui représente près des trois quarts de la production totale. Cette prépondérance de l’énergie nucléaire est le fruit de choix stratégiques passés (renforcement de notre indépendance énergétique, développement de l’hydroélectricité puis du nucléaire). Ceux-ci ont permis à la France de disposer d’une électricité compétitive, peu carbonée. En tout, ce sont 19 centrales nucléaires et 58 réacteurs qui sont aujourd’hui installés dans l’Hexagone. À noter que la part du nucléaire dans le mix électrique français sera rapportée à 50% d’ici 2035, depuis la loi énergie-climat de 2019.

Valérie Faudon : «Pour entrer dans le processus nucléaire, il faut répondre à plusieurs exigences, parmi lesquelles la présence d’une autorité de sûreté. Les exigences de contrôle de sûreté en France ont progressé, ce qui a fait monter les coûts de génie civil. En Chine, on peut construire six à huit centrales nucléaires par an »

Parmi les autres atouts environnementaux, le nucléaire n’émet pas de particules fines et l’emprise au sol est peu importante. La consommation d’eau est maîtrisée, les réacteurs sont souvent en bord de mer, et pour ceux qui sont au bord des fleuves, en plein été ils sont ralentis du fait d’une demande inférieure (on consomme moins d’électricité l’été que l’hiver) et en maintenance (changement de combustible…).

Parmi les questions des jeunes : Où en est la filière à sel fondu ? Et la filière hydrogène ?

Q : que sont devenus les sites de Tchernobyl et Fukushima ?

R : A Tchernobyl, le réacteur est sous sarcophage. Tout autour, les prairies accueillent un parc animalier. Fukushima est définitivement arrêté, les terres autour sont décontaminées et de nouveau cultivées (maraîchages). Aux Jeux Olympiques de 2020, Fukushima accueillera les épreuves de Base Ball aux JO de 2020.

Anne-Marie Goube

loading