Dans son 1er article (1) WiN France mettait en lumière la progression constante des femmes dans la filière nucléaire. Ce résultat est souvent le fruit d’une politique volontariste des entreprises, et d’initiatives soutenues par les réseaux de femmes internes ou inter-entreprises comme WiN France ou le cercle Inter’Elles, ainsi que le montre notre enquête chez les Grands Donneurs d’Ordre.

Outre le fait d’être en conformité avec la loi,(2) la mixité de ces entreprises est gage d’une meilleure performance économique et sociale, d’une augmentation de  la créativité et de l’innovation dans le travail, elle permet d’attirer les talents, et d’avoir une diversité de points de vue sur le travail, et bien sûr d’améliorer le bien-être en entreprise pour tous.

La mixité contribue aussi à l’enjeu purement économique dans la mesure où les femmes représentent un vivier de compétences très important. Ce nouveau vivier peut aussi encourager une diversité des styles de leadership dans les équipes de management

Depuis 2018, le ministère du travail demande à toutes les entreprises d’une certaine taille de mesurer l’index de l’égalité femmes-hommes sur la base de 5 indicateurs (3), cet index est rendu public et éventuellement soumis à sanction financière si l’index est <75%. En une seule année, la progression est encourageante, elle a, par exemple, déjà  permis d’identifier et  réduire des inégalités salariales pendant le congé maternité.

Pour le groupe EDF, les femmes représentent un quart des effectifs du groupe EDF dans le monde. Au périmètre d’EDF SA, on compte 30 % de femmes, tous collèges et métiers confondus avec plus de 27% de femmes siégeant dans les Comités de Direction du groupe et l’index de mixité publié au printemps 2020 est de 95/100, situant ainsi EDF parmi les meilleures entreprises françaises du secteur.  Dans le domaine nucléaire, c’est une vraie dynamique qui a été lancée car ici, les femmes ne représentent encore que 21% des effectifs avec de grandes disparités en fonction du métier exercé. Toutefois, ce chiffre est en constante augmentation grâce à une politique de recrutement volontariste, des dispositifs de soutien à la parentalité, de suivi des carrières des femmes, notamment des talents. L’objectif est d’attirer les jeunes femmes vers les métiers du nucléaire et de les inciter à y faire carrière. Les femmes du nucléaire peuvent également compter sur le réseau Energies de Femmes, fort de ses 4000 membres issus de l’ensemble du groupe EDF. EDF multiplie les actions pour favoriser l’orientation des jeunes filles vers les métiers techniques et scientifiques : depuis 2009 le prix Fem’Energia créé avec WiN France et Europe, le soutien à l’association « Elles bougent », ainsi que  le lancement du concours EDF Pulse pour la mixité.

Chez ORANO, les efforts portent, depuis plusieurs années, sur la féminisation des recrutements cadres (35%), l’identification des femmes talents (31%), soit légèrement plus que le % de femmes cadres. Depuis 2017, le programme Femmes talents a permis de former 86 femmes en 3 ans, soit une féminisation de la filière expertise, avec un doublement  depuis sa création (16%). Début 2020, le Comité Exécutif (Comex) d’Orano compte 3 femmes sur 12 membres (25%) dans les fonctions Performance, Santé-Sécurité et Ressources Humaines. Les organes de gouvernance du groupe comptent 46% de femmes et le taux de féminisation des Comités de Direction (Codir) est de 25%. La note de l’Index Egalité Salariale F/H du groupe Orano est de 84/100 , avec un budget annuel de 0,05% groupe de masse salariale sur 4 ans pour compenser les écarts injustifiés à responsabilité équivalente. Tous ces objectifs figurent dans l’accord égalité professionnelle 2019/22 signé par le Directeur Général d’Orano, Philippe KNOCHE et l’ensemble des Organisations Syndicales. En septembre 2019, Orano a souhaité renouveler son label Diversité. Le réseau WE, créé il y a plus de 13 ans, est force de proposition pour encourager toutes ces initiatives (lire plus).

Au sein de Framatome, les femmes représentent aujourd’hui 22%. Ce chiffres doit et peut progresser. L’année 2019 marque une attention renforcée en faveur de la mixité comme l’illustre notamment le progrès de l’index égalité professionnelles qui se hisse à 90/100 alors que celui-ci était de 74 points en 2018. Ce progrès de l’index s’inscrit dans une politique volontariste de Framatome en termes d’égalité professionnelle entre les Femmes et les Hommes sur le sujet rémunération mais aussi autour de 4 axes tout aussi essentiels. D’abord, le recrutement : ainsi Framatome ambitionne d’atteindre 25% de femmes dans ses recrutements d’ici 2022 (versus 20% en 2019) et d’augmenter la part des femmes ambassadrices auprès des écoles à hauteur de 25%. Ensuite, le développement de carrière, avec un renforcement de leur présence à des postes à responsabilité (24% de femmes dans les Comex et Codir en 2019) et leur détection parmi les talents (ratio équivalent à celui des hommes). Enfin l’équilibre vie professionnelle / vie personnelle et la communication. Tous ces engagements font l’objet d’un nouvel accord en cours de finalisation. Les efforts de communication sont également portés par le réseau Fraternelle et ses 250 membres. Sa mission phare pour 2020 est de promouvoir les femmes expertes en lançant une action de mise en lumière de ces femmes à travers portraits et interviews. Le réseau est également très impliqué dans l’accompagnement des jeunes femmes managers avec des ateliers dédiés favorisant le networking. 

Le CEA est engagé depuis plus de 40 ans dans une politique visant à assurer et à promouvoir l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes à tous les niveaux de l’entreprise. En 2019, le CEA obtient un index de mixité de 89/100, sachant que l’entreprise obtient une note de 39 sur 40 points à l’indicateur 1 sur les écarts de salaire entre les femmes et les hommes. A noter que dès 1979, le bilan social intègre des indicateurs de situation comparée entre les femmes et les hommes et qu’en 1985, un plan d’action en matière d’égalité professionnelle est mis en œuvre. En 2018, les femmes représentent 33,4% de l’effectif total. Elles sont 29,3% des salariés recrutés annuellement dont 31,2% des doctorants et 40,1% des alternants.. La filière managériale compte 27,6% de femmes et 72,4% d’hommes.

En 2019, lIRSN obtient une note globale pour l’année 2019 de 88/100. IRSN (2018) compte  45,1 % de femmes / 54,9 % d’hommes.

 

Un constat c’est que près de 40 % des contrats d’apprentissage chez EDF, ORANO ou CEA sont des filles. Ce parcours, qui permet de faire ses preuves, serait il un atout de taille en faveur de la mixité des métiers dits  » masculins »?

WiN France vous donne RDV pour la suite de la série d’articles:

  • Comment les formations spécifiques du nucléaire y contribuent-elles, alors que le % des étudiantes dans les STEM (Sciences, Techniques, Engineering et Mathématiques) a du mal à progresser ?
  • Quelle est la situation dans les autres métiers du nucléaire (médecine, biologie,..) ?
  • En quoi la voix des femmes travaillant dans le nucléaire est-elle importante  ?

Merci beaucoup à Catherine Vielle-Blaya responsable IDF du réseau Energies de Femmes, Joëlle Bertani responsable du réseau WE et Almas Amara responsable du réseau Fraternelle pour leur contribution ! N’hésitez pas à nous contacter pour nous faire part de vos suggestions

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