Parce que « Transmettre et diffuser la culture de l’égalité constitue un axe structurant du plan d’action fixé par le comité interministériel à l’égalité entre les femmes et les hommes depuis le 8 mars 2018 », l’ensemble des acteurs socio-éducatifs échange et organise chaque année un colloque pour s’interroger et agir ensemble. WiN Provence Alpes Côte d’Azuest une association reconnue  référente en matière de sensibilisation des jeunes à l’égalité.

Le Vendredi 3 juin 2022 de 10 h à 16 h à la Maison du développement industriel à Marseille, avait lieu le colloque annuel à l’attention des acteurs et actrices socio-éducatives  et de toutes les personnes intéressées. Il se déroulait sous forme hybride.

Après les stéréotypes de genre et leur impact dans la société, la question du genre dans l’espace public, ou encore l’économie féministe, ce quatrième colloque organisé par le réseau « Osons l’égalité” http://osonslegalitepaca.fr/reseau/  s’est ’intéressé à la question de l’écoféminisme.

Pourquoi lier écologie et féminisme, quels sont les enjeux communs, quels combats convergent ? Quels nouveaux modèles sociaux peuvent s’inspirer de l’écoféminisme ?

En cette période troublée, les enjeux environnementaux sont au cœur des débats de nos sociétés et pourtant encore trop peu pris en compte. Mais derrière ce terme se déploie une grande variété de pensées et de pratiques militantes. 

Le matin, nous avions une première approche historique et philosophique de l’écoféminisme par Jeanne Bugart-Goutal, philosophe, suivie par une présentation « Urbanisme et écofémisme » par Pauline Cohadon, urbaniste. Ces interventions ont été ponctuées d’extraits de la création participative « Demain le Monde» du collectif Transbordeur.

Jeanne Burgart Goutal porte sur le très hétéroclite mouvement écoféministe un regard à la fois érudit et distancié. L’écoféminisme est une nébuleuse qui démarre dans les années 70 et qui regroupe sous ce nom de nombreux groupes totalement différents, dont le point commun, entre eux, est le souci de penser la manière dont les différentes formes de domination sont imbriquées et d’agir là où celles-ci se nouent. Mais les thèses défendues, les formes d’actions utilisées, et les penseurs sont d’horizons très différents. Jeanne Bigart-Goutal a ainsi présenté l’histoire et la richesse de ces différentes approches. Son excellente maîtrise du sujet a permis un exposé clair sur un sujet difficile, il met en évidence les blocages autour de ce terme et les nombreuses réactions négatives. Ce mot l’a intéressé en tant que philosophe mais pour des gens qui voudraient le porter en politique, ce serait sans doute une bonne stratégie que de changer les éléments de langage pour construire un discours qui soit plus audible.

Pauline Cohadon explore au travers de l’agence « l’effet urbain » où elle travaille, de nouvelles connaissances dans le domaine de l’urbanisme, en s’engageant dans des démarches de recherche-action. Une des pistes de cette démarche est la place de la collaboration et de l’écoféminisme dans la construction de la ville.

L’urbanisme est un acte de pouvoir de l’humain sur la nature, sur la terre, sur les pauvres, sur les femmes. En s’intéressant aux mouvements écoféministes, on pressent que ces derniers peuvent être extrêmement riches pour re-penser la conception et la fabrique de nos villes.

Un projet urbain se doit de toujours se construire en complémentarité avec l’existant, il doit le valoriser et ne jamais le fragiliser.

Un projet urbain est par exemple, sensible aux questions sociales, il participe à la construction d’espaces urbains plus inclusifs où les questions du logement sont traitées en même temps que l’innovation sociale. Il se doit de prendre en compte la viabilité du projet et donc assurer un accompagnement économique pour déterminer par exemple les loyers admissibles et les mesures d’accompagnement nécessaires. L’idée est de faire la ville autrement : solidaire, accessible, durable, résiliente.

L’après midi était réservé aux ateliers.

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