Les chiffres  de l’INSEE mettent en évidence l’enjeu de la mixité des métiers:  50,6% des emplois occupés par les femmes sont concentrés dans 12 des 87 familles professionnelles. Infirmières (87 % de femmes), aides-soignantes (91 % de femmes), aides à domicile (97 % de femmes), agents d’entretien (73% de femmes) ,caissières et vendeuses (76 % de femmes), enseignantes (71 % de femmes). La période COVID a mis en évidence la part prépondérante des femmes dans tous ces métiers.

Ce colloque « Osez l’Egalité » a permis de  comprendre le chemin à parcourir pour faire évoluer les représentations des métiers, même si  il y a de nombreux exemples d’actions innovantes dans les accords d’entreprises,  Région Sud comprise : programme de formation spécifique favorisant affirmation de soi, maitrise des paramètres favorisant l’évolution de carrière, accompagnement des conjoints salariés en cas de mobilité géographique proposée, ou encore prise en charge des frais domestiques supplémentaires dans les périodes de formation.

Ce  4 Juin,  le Colloque annuel  a permis de mieux comprendre les enjeux de l’égalité dans l’orientation, pour une meilleurs répartitions de emplois. Cette  journée  est à destination des acteurs socio-éducatifs; « Osez l’Egalité » est le fruit d’une  collaboration de  Direction Régionale aux Droits des Femmes et à l’Égalité (DRDFE) avec  les acteurs – publics, associatifs, comme WiN Provence Alpes Cote d’Azur, économiques ou éducatifs – engagés en Provence-Alpes-Côte d’Azur pour la promotion de la mixité professionnelle, .

La journée a débuté par des conférences :

Tout d’abord, une Intervention sur l’économie féministe par Hélène Périvier, économiste à l’OFCE, (centre de recherche en économie de Sciences Po) et responsable du programme Presage. Son intervention s’appuyait sur l’ouvrage qu’elle vient de publier « Pourquoi la science économique a besoin du féminisme et vice versa« .  Son propos visait à montrer les enjeux de la place des femmes dans l’économie et 0 mettre en évidence l’influence des biais sociaux, culturels et politiques, sur cette analyse économique. Cette économie s’appuie sur une organisation sociale issue d’un modèle du XVIIIéme siècle, pensée par des hommes au service des hommes. Or, on ne peut pas faire de sciences sociales si on ne se pose pas la question du monde dans lequel on veut vivre et si on n’analyse pas ce que les changements ont et vont entrainer. L’industrialisation par exemple, s’est faite aux dépens de l’émancipation des femmes.

Ensuite, une intervention sur l’orientation de Françoise Vouillot, ancienne Maitresse de Conférence en psychologie de l’orientation, au CNAM-Inetop,  Responsable du groupe OriGenre et  membre de 2013 à 2018 du Haut Conseil à l’Égalité femmes/hommes. Spécialisée sur les questions du genre et de l’orientation scolaire et professionnelle. Ses axes de recherches portent sur les causes et les effets de la division sexuée de l’orientation du point de vue des politiques de l’éducation, des procédures, des pratiques et outils de l’orientation et de leurs effets sur les choix d’orientation des filles et des garçons. Mais, l’éducation n’est pas qu’une affaire scolaire. Comment expliquer que tant de filières demeurent presque totalement assignées à un genre ou à un autre ? Le soin et les services à la personne c’est pour les filles, la mécanique ou… le numérique c’est pour les garçons ! Alors que le numérique fait partie des métiers  récents et les femmes ont été aussi des pionnières de l’informatique.

Les ateliers de l’après midi, dont l’un était animé par une équipe qui comprenait Patricia Schindler de WiN PACA, ont permis de mieux comprendre les enjeux de notre société et de pointer du doigt les difficultés  quant à cette évolution. Lors de cet atelier de 1h30, ont été posés les chiffres de la mixité. La mixité qui est une des 10 priorités stratégiques pour 57% des entreprises en PACA.

Patricia,  a présenté un panora des offres emplois  comparant  la rédaction des offres des métiers à dominante féminine, à celles des offres des métiers à dominante masculine. Le constat était que dans le cas des métiers essentiellement féminins, si l’annonce utilisait le genre  masculin (esthéticien(ne) aide ménager(e))  le descriptif était systématiquement  rédigé au féminin. Lorsqu’on passait aux métiers techniques (Ingénieur, Chargé(e) d’affaires,..)  on peinait à trouver  à minima un descriptif neutre.

Ce panorama des métiers montrait ainsi l’importance de l’apport de l’écriture inclusive quant à la visibilité des femmes dans les métiers techniques, et des hommes dans les métiers dédiés à la personne, la parité de désignation, dans l’ouverture de la diversification des choix professionnels.

loading